Artiste française d’origine Italo-Russe, Aurélie Quentin naît et grandit sur l’île de la Réunion, terre de brassage culturel. Elle travaille le portrait figuratif au travers de grands formats, peins à l’huile, présentant une jeunesse rebelle, métissée, dans un décor urbain souvent exotique.
Un contexte tropical et décalé
A la Réunion, son œuvre picturale, est nourrie par le kaléidoscope des couleurs tropicales, la brutalité de la lumière mais aussi l’étonnante légèreté qui s’en dégage. Les personnages de la jeune peintre évoluent dans des scènes de la vie de tous les jours, des moments simples, qu’elle magnifie sur la toile. Une certaine incongruité est perceptible et révélée par une attitude, un détail, sorte de pied de nez à une uniformisation d’un bon goût aseptisé.
Une jeunesse irrévérencieuse
Dans le choix de ses personnages, l’artiste met en valeur le métissage qui, pour elle, est l’exacerbation de la beauté de l’homme. Ses sujets se savent observés, un dialogue s’engage alors avec le spectateur. Ils ont dans l’attitude, un certain dédain, une certaine irrévérence, un certain sentiment intérieur de supériorité qui rappelle ces habitudes de familles nobles où l’on regarde de haut en bas.
L’Art de l’Oisiveté
Dans leurs expressions, ses personnages s’approprient un art de ne rien faire. Une oisiveté devenue tabou qui pourtant suscite l’éloge des philosophes depuis l’antiquité. Sur ses tableaux, l’artiste, comme une allégorie d’un « lézardage » assumé, peint l’impertinence d’une jeunesse qui revendique le plaisir simple de l’instant présent, d’un temps suspendu. Elle parvient à faire ressentir au spectateur cet « état d’être » qui redonne à l’oisiveté ses lettres de noblesses. Le temps de l’inactivité est celui qui rend possible l’activité, d’inventer, de créer, de rêver, bref de nous soustraire réellement aux injonctions d’un dogme sociétal productiviste. En contemplant les œuvres d’Aurélie Quentin, l’occasion nous est offerte de questionner un « droit à la paresse », un droit à la légèreté et au temps perdu.